Mémoires d’un escargot est signé Adam Elliot, réalisateur oscarisé de films d’animation. Il s’agit de son deuxième long métrage en pâte à modeler. Dans ce film tourné en stop-motion, technique d’animation traditionnelle et chronophage, chaque accessoire, chaque élément de décor, chaque personnage a été fabriqué à la main par une équipe qui a passé près d’un an à concevoir les 7 000 objets nécessaires au projet.
Des centaines de bras, de globes oculaires et de bouches ont été confectionnées de manière artisanale, puis animées par les meilleurs animateurs de stop-motion d’Australie qui ont passé des milliers d’heures dans le noir à déplacer les personnages image par image. Il n’y a pas un seul effet visuel et, en 33 semaines de tournage, le grand chef-opérateur Gerald Thompson et son équipe ont éclairé plus de 200 décors et prêté main-forte aux animateurs pour réaliser les135 000 prises de vue nécessaires au film.
Tout comme les œuvres précédentes d’Adam Elliot, également destinées à un public adulte, Mémoires d’un escargot s’inspire des proches et amis du cinéaste. Le film aborde un sujet délicat, souvent très sombre, mais teinté de moments d’humour irrésistibles et d’émotion. Après Mary et Max, à qui Philip Seymour Hoffman prêtait sa voix, ce nouvel opus est de nouveau interprété par un formidable casting vocal réunissant Sarah Snook, Kodi Smit-McPhee, Eric Bana, Dominique Pinon et Jacki Weaver.
Le film vu par Adam Elliot
« Dans tous mes films, les protagonistes sont des marginaux et mon thème central est la différence. J’aime raconter des histoires empreintes d’humour et de compassion. Ce sont des réflexions sur notre quotidien, ponctuées de moments de joie, mais aussi du désespoir qui accompagne les épreuves de la vie. Depuis plus de trente ans, mon but est simple: faire rire les spectateurs… et les faire pleurer.
Mes scénarios ne sont pas rigoureusement structurés et mon travail d’écriture est assez peu conventionnel et logique. Je commence par dresser la liste de tous les éléments et détails que j’aimerais voir dans mon film et puis, d’une manière ou d’une autre, je trouve le moyen de les réunir. Je me mets à écrire et à réécrire le texte jusqu’à ce qu’une forme de structure émerge. J’adore affubler mes personnages de particularités et de petites manies et j’essaie de leur donner de l’épaisseur et une certaine excentricité. Je cherche à les rendre aussi empathiques, universels et réalistes que possible.
Mes histoires sont des tranches de vie, des histoires de gens auxquels on peut s’identifier – des amis, des proches un rien excentriques, et toutes les personnes originales qu’on croise dans la rue. J’essaie de trouver l’équilibre entre humour et émotion, ombre et lumière, comique et tragique. J’ai inventé un terme pour décrire mes films : « clayographie », mot-valise constitué de clay (argile) et biographie. J’ai eu la chance de pouvoir concrétiser tous mes projets de films, et quand j’étais étudiant, j’ai mis au point une stratégie de carrière, à savoir ne tourner que neuf films et les regrouper sous le titre de Trilogie des trilogies: trois courts métrages, trois moyens métrages et trois longs métrages. J’ai eu la chance d’en avoir déjà réalisé sept sur neuf… Il m’en reste encore deux à faire ! »